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bassadeur de Hollande, afin qu’il les fît examiner dans son pays, qui était alors le principal marché des pierres précieuses. Les lapidaires d’Amsterdam les reconnurent pour de vrais diamans qui étaient fort beaux. L’ambassadeur, en communiquant cet avis au gouvernement portugais, conclut en même temps avec lui un traité pour le commerce de ces pierreries. Le ministère portugais s’occupa ensuite de s’approprier l’exploitation exclusive des diamans, et fit du Cerro-do-Frio un district à part, soumis à des règlemens particuliers.

On dit que la quantité de diamans envoyée du Brésil en Europe, durant les vingt premières années qui suivirent la découverte, excéda mille onces, ce qui est presque incroyable : elle était si énorme, que le prix des diamans baissa en Europe ; et on les envoya par suite dans l’Inde, où ils avaient plus de valeur, et qui auparavant les fournissait exclusivement.

Le gouvernement afferma le territoire du diamant à une compagnie qui fut astreinte à ne travailler qu’avec un nombre de nègres fixé, ou à payer une piastre par jour par chaque nègre de plus qu’elle employait. Cet arrangement ouvrit la porte à toute espèce de fraude ; la Compagnie occupa un nombre d’esclaves double de celui qui avait été stipulé ; les agens du gouvernement feignirent de l’ignorer. Enfin, lassé d’être dupe, le gouvernement prit, en 1772, l’exploitation pour son compte,