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dureté impénétrable ; l’hirara, semblable à l’hyène ; il s’en trouve de noirs, de roux et même de blancs ; ils ne vivent que de miel ; leur adresse est extrême à le découvrir. Le jacaré, espèce de caïman dont ils mangent avidement la chair. Leur grosseur n’excède pas celle de la cuisse. Loin d’être nuisibles, on les prend en vie, et les enfans s’en amusent. Lery en fut témoin plusieurs fois. Les grands caïmans sont aussi redoutables au Brésil que dans les autres parties de l’Amérique.

Il n’y a point de pays au monde où les singes soient en plus grande abondance, et leurs espèces plus variées. On en distingue une que les Américains nomment aquiqui, beaucoup plus grande que toutes les autres, ornée d’une longue barbe noire au menton : le mâle est de couleur rougeâtre, et passe dans le pays pour le roi des singes. Il a le visage assez blanc, et le poil si régulièrement disposé d’une oreille à l’autre, qu’il semble tondu. On raconte que, montant quelquefois sur un arbre, il y fait entendre des sons qu’on prendrait pour une harangue, et que la nature lui a donné pour cet usage un organe creux, composé d’une forte membrane de la grosseur d’un œuf, qui s’enfle facilement sous le palais. On ajoute que, dans le mouvement qu’il se donne, il jette beaucoup d’écume, et qu’un autre singe, qu’on juge destiné à lui succéder, l’essuie fort soigneusement. C’est une espèce d’alouate.

On en distingue d’autres qui se nomment