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Plus loin, on trouve des Lopis, que les Portugais nomment Bilvaros, et qui vivent dans les montagnes, où ils se nourrissent de fruits. Leur pays est fort riche en métaux et en pierres précieuses ; mais l’accès en est si difficile, la nation si nombreuse et si féroce, qu’on n’a point encore tenté d’y pénétrer.

On passe de là chez les Ouayanaouaoussès, gens simples et grossiers, bien faits, d’une figure agréable, mais si paresseux qu’ils passent tout le jour à dormir dans leurs cabanes pendant que leurs femmes s’emploient à leur procurer des vivres.

Knivet continue de rapporter les noms de divers autres peuples, mais si éloignés du Brésil, qu’ils ne peuvent appartenir à aucune de ses provinces.

On a dû remarquer dans ce détail que la religion a peu de part aux idées des Brasiliens : ils ne connaissent aucune sorte de divinité, ils n’adorent rien ; et leur langue n’a pas même de mot qui exprime le nom de Dieu. Dans leurs fables, on ne trouve rien qui ait le moindre rapport à leur origine ou à la création du monde. Ils ont seulement quelques histoires confuses d’un grand déluge d’eau qui fit périr tout le genre humain, à la réserve d’un frère et d’une sœur qui recommencèrent à peupler le monde. Cependant ils attachent quelque idée de puissance au tonnerre, qu’ils nomment tupan, puisque non-seulement ils le craignent, mais qu’ils croient tenir de lui la science de