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donna ordre à son lieutenant de pousser les découvertes sur le fleuve avec trois barques et cinquante hommes, entre lesquels on nomme don Martinez d’Irala, don Jean Ponce de Léon, don Charles Dubrin, et don Louis Perez, frère de sainte Thérèse. Il leur recommanda de lui donner de leurs nouvelles dans l’espace de quatre mois, s’ils ne pouvaient lui en apporter eux-mêmes ; et retournant à Buénos-Ayres, pour y faire cesser les horreurs de la famine, il eut bientôt la satisfaction d’y voir arriver des secours qui n’en laissèrent plus que le souvenir. Non-seulement Gonzalas de Mendoze, qui était allé chercher des vivres au Brésil, revint sur un navire qui en était chargé, mais il fut suivi presque aussitôt de deux autres bâtimens qui amenaient Moschera et toute sa colonie de l’île de Sainte-Catherine, avec une grande abondance de provisions. La situation des Espagnols devint plus douce à Buénos-Ayres ; cependant elle était troublée par la crainte de retomber dans le même état, surtout avec les obstacles que la haine de quelques peuples voisins apportait à la culture des terres.

Ayolas, ayant remonté long-temps le fleuve, fut bien reçu des Guaranis, qui occupaient une assez grande étendue de pays sur la rive orientale, et plus encore dans l’intérieur des terres jusqu’aux frontières du Brésil. Il continua de s’avancer jusqu’à la hauteur de 20° 40′, où il trouva sur la droite un petit port qu’il nomma