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bre de torrens, que bientôt il n’est plus guéable, s’ouvre un passage au travers des Andes, et coule entre des montagnes d’une hauteur prodigieuse, qui lui fournissent une immense quantité d’eau. Après avoir reçu plus de cinquante rivières d’un volume considérable, parmi lesquelles il faut remarquer le Pari, il se joint entre les 11 et 12 degrés sud au Beni, qui vient de l’est, et dont le cours est si violent, qu’il repousse l’Apurimac, et le force à se diriger au nord-ouest. Le Beni a sa source à soixante lieues plus au sud que celle de l’Apurimac, de sorte que l’on pourrait bien le regarder comme la branche primitive du fleuve. À leur confluent ces deux grandes rivières prennent le nom d’Apo-Paro ou grand Paro, qui, continuant à couler avec la même rapidité au nord-ouest, arrive à 8° 26′ sud, y reçoit le Pachitea, et, désormais s’appelle Ucayal. Le fleuve se dirige alors au nord-est, et sous les 4° 55′ sud, s’unit au Tunguragua ou nouveau Maragnon. Celui-ci fut d’abord désigné seulement par le premier de ces noms ; car l’Ucayal, à l’époque de la conquête, fut considéré comme le véritable tronc du Maragnon. Mais la source du Tunguragua ayant été la première reconnue, cette rivière fut regardée comme la principale. Elle sort du lac de Lauricocha, près de la ville de Guanuco, par 10° 14′ sud, coule au nord, traverse une région montagneuse, dans une étendue de six degrés, jusqu’à Jean de Bracamoros, où, après avoir reçu deux grandes rivières, elle