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apporte de Santa-Fé à Popayan du tabac en poudre qui se fabrique à Gunjar, et Popayan fournit à Santa-Fé des étoffes de ses propres fabriques. Le change de l’argent pour l’or fait une autre espèce de commerce. Le second de ces deux métaux étant aussi commun dans le pays que l’autre y est rare, on y apporte de l’argent pour acheter de l’or ; et de part et d’autre on y trouve un profit considérable.

Le pays des Maynas termine l’audience de Quito à l’orient. C’est dans ce territoire qu’on trouve la source de différentes rivières qui, après avoir parcouru une vaste étendue de pays, se réunissent au Maragnon, si célèbre sous le nom de rivière des Amazones.

Il en est de ce fleuve comme d’un grand arbre nourri par une infinité de racines, sans qu’on puisse distinguer précisément la principale, et celle dont il tire son origine. Ses sources sont en si grand nombre, qu’on en peut compter autant qu’il y a de rivières qui descendent de la partie orientale des Cordillières. Suivant La Condamine, à qui l’on doit la meilleure description de ce fleuve célèbre, sa principale source est par 16° 30′ de latitude australe, et 75° 10′ de longitude à l’ouest de Paris ; elle sort des montagnes qui entourent les savanes de Condoroma, dans la corrégidorerie de Tinta, au nord d’Arequipa, dans le Pérou. Le fleuve porte, dans cet endroit, le nom d’Apurimac. Il coule impétueusement à l’est, puis à l’ouest, enfin au nord, reçoit un si grand nom-