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les Espagnols n’ayant pas naturellement le teint aussi blanc que les peuples septentrionaux de l’Europe, leurs enfans soient blonds à Guayaquil.

La ville de Cuença est située à 2 degrés 53 minutes de latitude australe, et 29 minutes 26 secondes à l’occident du méridien de Quito, dans une fort grande plaine, que la rivière de Machangara traverse à plus d’une demi-lieue au nord de la ville. Le Matadoro, autre rivière, baigne les murs du côté du sud. Un quart de lieue plus loin, du même côté, celle de Yanonçai coule dans la même plaine. Enfin celle de los Bânos y passe aussi près d’un village dont elle tire son nom. Ces quatre rivières sont fort dangereuses lorsqu’elles viennent à s’enfler, quoiqu’on les traverse ordinairement à gué. La plaine s’étend à plus de six lieues au nord, et les quatre rivières, s’y joignant à quelque distance de la ville, y forment un fleuve considérable. Du côté du sud on trouve une autre plaine, large d’environ deux lieues, cultivée et couverte d’arbres qui forment des allées régulières.

On fait monter le nombre des habitans de Cuença à près de 24,000. Cette ville serait la plus délicieuse du Pérou par sa situation, par l’abondance de ses eaux et la fertilité du terroir, si la fainéantise insurmontable des habitans ne leur rendait tant d’avantages inutiles. Ce vice est borné aux hommes ; car les femmes, au contraire, sont si laborieuses à