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et qui augmente sans cesse, jusqu’à ce qu’elle occupe la circonférence de la partie qui en est attaquée. Elle se loge particulièrement aux bras, aux cuisses et aux jambes. Ses marques extérieures sont de faire enfler la peau, de l’enflammer, et d’y causer la gangrène. La manière de guérir ce mal est d’appliquer des suppuratifs à l’endroit où l’on croit découvrir ce qu’on appelle la tête du dragonneau ; et lorsque la peau commence à s’ouvrir, il en sort une espèce de petit filet blanc, qui passe pour un animal. On l’aide à sortir avec une carte roulée, à laquelle on l’attache avec un fil de soie, et tous les jours on prend soin de l’entortiller autour de la carte, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien dans la tumeur, qui ne tarde point ensuite à se dissiper d’elle-même. Cette opération demande beaucoup de patience et d’adresse.

En continuant de suivre la côte à l’est, on arrive à Sainte-Marthe, port de mer. Cette ville est bien déchue, quoique l’air y soit extrêmement salubre, et son havre sur et commode ; il est au fond d’une grande baie nommée Bocca-Grande, qui servit fréquemment de rendez-vous à l’époque des découvertes. Plus à l’est, on rencontre Rio de la Hacha, petit port dans un terrain fertile. Cette ville s’enrichissait autrefois par la pêche des perles. La province de Sainte-Marthe est très-fertile ; elle a des mines d’or et d’argent, des salines abondantes, ainsi que des fabriques de coton et de vaisselle de terre.