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même année, à Paris, il monta, le 16 juillet à trois heures du soir, et le 10 d’août à trois heures et demie, jusqu’à 1205 , et ce fut la plus grande chaleur qu’on y sentit cette année ; par conséquent, la chaleur du jour le plus chaud du climat de Paris est continuelle à Carthagène. Mais la nature du climat se fait encore mieux sentir depuis le mois de mai jusqu’à la fin de novembre, qui est la saison de l’hiver, parce qu’alors les pluies, les tonnerres et les éclairs y sont si fréquens, que d’un instant à l’autre on voit les orages se succéder. Les rues de la ville sont inondées, et les campagnes submergées. On profite de ces occasions pour remplir les citernes, qui suppléent au défaut de rivière et de source. Outre celles des maisons particulières, il y en a de fort larges sous les terres-pleins des bastions. On a des puits en grand nombre, mais d’une eau saumache, qui n’est pas potable, et qui ne sert qu’aux usages domestiques.

» Depuis le milieu de décembre jusqu’à la fin d’avril, la chaleur est un peu diminuée par les vents du nord, qui rafraîchissent alors la terre. C’est néanmoins cet espace de temps qu’on nomme l’été, comme on donne le nom de petit été à celui qui est vers la Saint-Jean, parce que les pluies y cessent pendant un mois, et font place aux mêmes vents ; mais, en général, les chaleurs sont continuelles, avec peu de différence entre la nuit et le jour ; d’où il arrive que, la transpiration des corps l’étant aussi,