Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 15.djvu/74

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

heureux d’être comptés au nombre des blancs.

« Mais la division est plus difficile entre les espèces qui doivent leur origine au mélange des blancs et des noirs. Après les noirs ou les nègres, et les mulâtres, qui viennent d’un blanc et d’une noire, ou d’un noir et d’une blanche, la troisième espèce, provenue des blanches avec les mulâtres, ou des mulâtresses avec les blancs, se nomme les tercerons. La quatrième est celle des quarterons, qui vient du mélange des tercerons avec les blancs. Enfin la cinquième, qui vient du mélange des quarterons et des blancs, est celle des quinterons. Comme les nuances s’éclaircissent sensiblement à chaque degré, il n’est plus question de race nègre au cinquième ; on ne distingue point les quinterons des blancs, ni pour les manières, ni pour la couleur. Les enfans d’un blanc et d’une quinterone portent le nom d’Espagnols. Ils sont si jaloux de cet honneur, que, si par hasard on s’y méprend, et qu’on les suppose d’un degré plus bas, ils se croient injuriés. Mais, avant d’arriver à cette classe, il y a des obstacles qui peuvent les en éloigner. Entre le mulâtre et le nègre, on distingue une race intermédiaire, nommée sambo, qui provient du mélange de ces deux races avec le sang américain, ou des deux races ensemble. La race du père fait une autre distinction. Entre les tercerons et les mulâtres, les quarterons et les tercerons, on compte ceux qui se nomment tente en el ayre, c’est-à-dire, en-