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admirable. Dès l’âge de dix ou douze ans, ils accompagnent leurs pères à la chasse et dans leurs voyages : les filles demeurent dans l’habitation avec les vieilles femmes. Ils vont nus, les uns et les autres, jusqu’à l’âge de treize ou quatorze ans. Alors les filles mettent leur pagne, et les garçons leur entonnoir.

Les filles sont formées de bonne heure aux devoirs domestiques. Elles aident leurs mères dans leur travail. Elles tirent des cordons d’écorce ; elles font de la soie d’herbe ; elles épluchent le coton, et le filent pour leurs mères qui en font de fort bonne toile. Leur métier est un rouleau de bois, long de trois pieds, qui tourne entre deux poteaux. Elles mettent autour du rouleau des fils de coton de la grandeur qu’elles veulent donner à la toile ; car elles n’en font jamais dans le dessein de la couper. Elles tordent le fil autour d’une petite pièce de bois, entaillée de chaque côté ; et prenant d’une main tous les fils de la trame, elles conduisent le travail de l’autre. Mais, pour serrer les fils, elles frappent le métier, à chaque tour, avec une longue pièce de bois mince et ronde, qui croise entre le cordon de la trame. Les filles tressent aussi le coton pour en faire des franges, et préparent les cannes dont se font les paniers. Ce sont les hommes qui achèvent l’ouvrage. Ils teignent d’abord les cannes de différentes couleurs ; ensuite, les mêlant pour les tresser, avec une propreté singulière, ils en font non-seulement des paniers