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mer est au mois d’avril, pour recueillir en septembre. Les épis sont arrachés avec la main : on fait sécher le blé ; on le réduit en poudre, en l’écrasant avec des pierres fort unies. Ce n’est pas pour en faire du pain ou des gâteaux, mais diverses sortes de boissons, dont la principale se nomme chicacopa, et se fait en laissant tremper la poudre de maïs pendant plusieurs jours. Ils en font une autre, nommée misla, et l’on en distingue deux sortes : l’une composée de bananes fraîchement cueillies, qu’on fait rôtir et qu’on écrase dans une gourde après les avoir pelées ; le jus qui en sort se mêle avec une certaine quantité d’eau : la seconde misla est composée de bananes sèches, réduites en gâteaux. Comme ce fruit ne peut se conserver long-temps lorsqu’il est cueilli dans sa maturité, on le fait sécher à petit feu sur une machine de bois de la forme de nos grils, et l’on en fait des gâteaux, dont on garde une provision. C’est ce qui sert de pain aux Américains de l’isthme. Ils en mangent avec leurs viandes, ils en portent dans leurs voyages, surtout lorsqu’ils n’espèrent point trouver de bananes mûres. Les ignames, les patates et la cassave sont employés au même usage. Il n’y a point d’habitations où ces divers alimens ne se trouvent en abondance ; mais on n’y voit aucune Herbe potagère. L’assaisonnement commun est le piment, dont chaque cabane est toujours bien pourvue.

Les hommes, moins paresseux que dans les