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rations, ni d’étages. Toute la famille est logée dans le même lieu, et chacun a son hamac suspendu au toit pour le repos de la nuit.

Les habitations, qui sont proches l’une de l’autre, ont une espèce de fort commun, long d’environ cent trente pieds, et large de vingt-cinq, dont les murs n’en ont pas plus de dix de hauteur ; mais ils sont percés de toutes parts d’un grand nombre de trous, par lesquels on peut voir approcher l’ennemi, et lui décocher des flèches. Les peuples de cette région n’ont pas d’autre manière de se défendre. Cependant, s’il y a quelque défilé qui puisse servir à fermer l’entrée d’une habitation, ils y mettent une barrière, et dans quelques endroits, comme au château de Lacenta, ils plantent des arbres à si peu de distance les uns des autres, que cette clôture est fort difficile à pénétrer. Une famille, choisie pour faire sa demeure dans le fort, est chargée d’y entretenir la propreté, parce qu’il sert aussi pour les assemblées du conseil.

La terre n’est cultivée qu’autour de chaque maison. Lorsqu’une habitation change de lieu, le premier soin de chacun est de défricher son champ, et d’abattre les arbres, qui demeurent couchés deux ou trois ans dans la place où ils tombent, jusqu’à ce qu’ils soient assez secs pour être brûlés. On ne prend pas même la peine de déraciner les souches ; mais la terre étant remuée dans les intervalles, on y fait des trous avec les doigts, et dans chaque trou on met deux ou trois grains de maïs. Le temps de se-