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descend pas jusqu’au genou. Les nations plus éloignées des établissemens d’Espagne qui habitent au sud de Valdivia, et ceux de la côte voisine de Chiloé ne portent aucune espèce d’habit. Ceux d’Arauco, de Tucapel et des bords de Riobio, nourrissent quantité de chevaux, et sont fort exercés à les monter. Aussi leurs armées sont-elles composées de cavalerie et d’infanterie. Leurs armes sont des lances fort longues, qu’ils manient avec beaucoup d’adresse, le javelot, et d’autres instrumens de cette nature.

Ulloa fait observer que c’est du royaume de Chili que sont venues des races de chevaux et de mules dont il vante beaucoup la vitesse. Il ajoute que ces animaux doivent sans doute leur origine aux premiers qui furent transportés d’Espagne en Amérique ; mais aujourd’hui ceux du Chili ne sont pas moins supérieurs à ceux d’Espagne qu’à ceux de toute l’Amérique. On y conserve plus fidèlement les races. Les chevaux coureurs du Chili ont l’ambition de ne vouloir jamais être devancés, et galopent si légèrement, que le cavalier ne sent pas la moindre agitation. Quant à l’encolure, ils ne cèdent rien aux plus beaux andalous. Leur taille est belle : ils sont pleins de feu et de fierté. Aussi tant d’excellentes qualités les font-ils beaucoup rechercher. Les plus beaux sont envoyés à Lima. Il en passe jusqu’à Quito. L’estime qu’on en fait a porté quantité de particuliers à former des haras dans les