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bois de charpente, et sont peuplées de sangliers, dont on fait des jambons excellens. Le climat est sain, mais froid et pluvieux. Elles est habitée par des Espagnols, des métis et des Indiens ; ceux-ci sont vigoureux, d’un caractère doux, et assez industrieux. Ils parlent une langue particulière, appelée veliche. L’île de Chiloé est peuplées de 25,000 habitans. Sa capitale est San-Juan de Castro : le port principal est celui de San-Carlos de Charcao, situé par 41° 57′ sud.

On a annexé au Chili la province de Cuyo, située à l’est de la Cordillière des Andes, et nommée par cette raison Transmontano. Cette contrée est fertile en fruits, en blé et en vin, qu’on transporte à Buenos-Ayres. Mendoza, sa capitale, a 5,000 habitans. Dans le voisinage est la riche mine d’argent d’Upsallata.

Le commerce du Chili avec les peuples indépendans consiste à leur vendre des ouvrages de fer, des mors, des brides, des éperons, des couteaux, du vin, et diverses sortes de merceries. Ces peuples, qui habitent un pays riche en or, et quI n’en font aucun usage, lui préfèrent un morceau de fer. Ils donnent aux Espagnols des vaches, des chevaux, des jeunes filles et des garçons, que leurs propres pères troquent pour des bagatelles qui les éblouissent. Cette espèce de traite s’appelle rascatar, c’est-à-dire rançonner. Elles est abandonnées aux Guases, race mêlée de sans espagnol, dont on a déjà vanté l’adresse. Ils vont dans le pays, et s’a-