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où elle se replie vers le sud, l’académicien retomba dans le vrai lit, ou le canal principal de l’Amazone, vis-à-vis du nouveau fort de Macapa, situé sur le bord occidental du fleuve, et transféré par les Portugais deux lieues au nord de l’ancien. Il serait impossible, en cet endroit, de traverser le fleuve dans des canots ordinaires, si le canal n’était rétréci par de petites îles, à l’abri desquelles on navigue avec plus de sûreté, en prenant son temps pour passer de l’une à l’autre. De la dernière à Macapa, il reste encore plus de deux lieues. Ce fut dans ce dernier trajet que La Condamine repassa enfin, et pour la dernière fois, la ligne équinoxiale. L’observation de la latitude au nouveau fort de Macapa lui donna seulement 3 minutes vers le nord.

Le sol de Macapa est élevé de deux à trois toises au-dessus du niveau de l’eau. Il n’y a que le bord du fleuve qui soit couvert d’arbres. Le dedans des terres est un pays uni, le premier qu’on rencontre de cette nature depuis la cordillière de Quito. Les habitans assurent qu’il continue de même en avançant vers le nord, et que de là on peut aller à cheval jusqu’aux sources de l’Oyapoc par de grandes plaines découvertes. Du pays voisin des sources de l’Oyapoc, on voit au nord les montagnes de l’Aprouague, qui s’aperçoivent aussi fort distinctement en mer de plusieurs lieues au nord de la côte ; à plus forte raison se doivent-elles découvrir des hauteurs voisines de Cayenne.