Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 15.djvu/340

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Para ; en second lieu, la rivière des Tocantins, plus large encore que la précédente, et qu’il faut plusieurs mois pour remonter, descendant comme le Topayos et le Xingu, des mines du Brésil, dont elle apporte quelques fragmens dans son sable ; enfin la rivière de Muju, que l’académicien trouva large de 749 toises, à deux lieues dans les terres, et sur laquelle il rencontra une frégate portugaise qui remontait à pleines voiles, pour aller chercher, quelques lieues plus haut, des bois de menuiserie, rares et précieux partout ailleurs.

C’est sur le bord oriental du Muju qu’est située la ville du Para, immédiatement au-dessous de l’embouchure du Capim, qui vient de recevoir une autre rivière appelée Guama. Il n’y a, suivant La Condamine, que la vue d’une carte qui puisse donner une juste idée de la position de cette ville, sur le concours d’un si grand nombre de rivières. « Ses habitans sont fort éloignés, dit-il, de se croire sur le bord de l’Amazone, dont il est même vraisemblable qu’il n’a pas une seule goutte qui baigne le pied de leurs murailles ; à peu près comme on peut dire que les eaux de la Loire n’arrivent point à Paris, quoique cette rivière communique avec la Seine par le canal de Briare. » On ne laisse pas, dans le langage reçu, de dire que le Para est sur l’embouchure orientale de la rivière des Amazones.

L’académicien fut conduit de Curupa au Para, sans être consulté sur la route, entre des