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pour aller courir dans les bois. On vante beaucoup leur légèreté. Si les hommes couleur de cuivre font peu de cas d’eux, ils rendent le change à ceux qui les méprisent ; ce qui n’empêche point que les deux races n’aient quelquefois des communications fort intimes. Waffer vit un fruit de ce commerce.

Tous les habitans de cette contrée aiment à se peindre le corps de diverses figures, et n’attendent pas même que leurs enfans soient en état de marcher pour les parer de cet ornement. Ils se font dessiner sur toutes les parties, principalement sur le visage, des oiseaux, des hommes et des arbres. C’est de leurs femmes qu’ils reçoivent ce service. Les couleurs qu’elles emploient sont le rouge, le jaune et le bleu, délavés avec une sorte d’huile, dont elles ont toujours une provision. Elles ont des pinceaux qui leur servent à tracer des figures sur la peau. Cette peinture se soutient pendant quelques semaines, et ne demande que d’être rafraîchie lorsqu’elle commence à se ternir. Waffer, dans une occasion dangereuse, ne fit pas difficulté de se laisser peindre à la manière des Américains, pour se concilier leur amitié. Nous transcrirons ici une partie de sa relation, qui joint à l’intérêt des événemens quelques détails curieux sur les propriétés du pays, et les usages des habitans.

Waffer, chirurgien de profession, et du nombre des aventuriers qui avaient suivi le pirate Shap dans la mer du Sud, jugea, comme