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sant les provinces de Macas et de Quito, volent quelquefois, au-delà de Guayaquil. Plus loin et du même côté, ils rencontrèrent les trois bouches de la rivière de Pastaça, si débordée alors, qu’ils ne purent mesurer la vraie largeur de sa principale bouche ; mais ils l’estimèrent de 400 toises, et presque aussi large que le Maragnon.

Le 19, ils arrivèrent à la Laguna, où La Condamine était attendu depuis six semaines par don Pedro Maldonado, gouverneur de la province d’Esmeraldas, qui s’était déterminé comme lui à prendre la route de la rivière des Amazones pour repasser en Europe ; mais, ayant suivi le second des trois chemins qui conduisent de Quito à Jaën, il était arrivé le premier au rendez-vous. La Laguna est une grosse bourgade de plus de mille habitans rassemblés de diverses nations. C’est la principale de toutes les missions de Maynas ; elle est située dans un terrain sec et élevé, situation rare dans ce pays, et sur le bord d’un grand lac, cinq lieues au-dessus de l’embouchure du Guallaga, qui a sa source, comme le Maragnon, dans les montagnes à l’est de Lima.

Il partit de la Laguna le 23, avec Maldonado, dans deux canots de quarante-deux à quarante-quatre pieds de long, sur trois seulement de large, et formés chacun d’un seul trône d’arbre. Les rameurs y sont placés depuis la proue jusque vers le milieu. Le voyageur est à la poupe, avec son équipage, à l’abri de la