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expérience. Toutes celles qu’on avait faites sur les côtes de la mer du Sud, et celles que La Condamine avait répétées dans son voyage de Lima, lui avaient appris que cette hauteur moyenne au niveau de la mer était de vingt-huit pouces ; d’où il crut pouvoir conclure que le terrain de Zaruma était élevé d’environ 700 toises, ce qui n’est pas la moitié de l’évélation de celui de Quito.

On rencontre sur cette route plusieurs de ces ponts d’écorce d’arbres et de lianes dont on verra différentes descriptions. Loxa est moins élevé que Quito d’environ 350 toises, et la chaleur y est sensiblement plus grande ; mais, quoique les montagnes du voisinage ne soient que des collines en comparaison de celles de Quito, elles ne laissent pas de servir de partage aux eaux de la province ; et le même coteau, appelé Caxanuma, où croît le meilleur quinquina, à deux lieues au sud de Loxa, donne naissance à des rivières qui prennent un cours opposé, les unes à l’occident, pour se rendre dans le grand Océan, les autres à l’orient, qui grossissent le Maragnon.

L’académicien passa le 3 de juin sur une de ces montagnes pour y recueillir du plant de l’arbre de quinquina ; mais, avec le secours de deux Indiens qu’il avait pris pour guides, il n’en put rassembler dans toute sa journée que huit à neuf jeunes plantes, qui purent être transportées en Europe. Il les fit mettre, avec de la terre prise au même lieu, dans une caisse