Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 15.djvu/299

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

reste qu’à suivre l’académicien depuis Tarqui jusqu’à Jaën, et depuis Jaën jusqu’à son entrée dans la mer du Nord, et de là jusqu’en Europe.

Il partit de Tarqui, à cinq lieues au sud de Cuença, le 11 mai 1743. Dans son voyage de Lima, en 1737, il avait suivi le chemin ordinaire de Cuença à Loxa. Cette fois il en prit un détourné, qui passe par Zaruma, pour le seul avantage de pouvoir placer ce lieu sur sa carte. Il courut quelque risque en passant à gué la grande rivière de los Jubones, fort grosse alors, et toujours extrêmement rapide.

D’une montagne où l’académicien passa sur sa route, on voit le port de Tumbez. C’est proprement de ce point qu’il commençait à s’éloigner de la mer du Sud pour traverser tout le continent. Zaruma, situé par 3° 40′ de latitude australe, donne son nom à une petite province, à l’occident de celle de Loxa. Les mines de ce canton, autrefois célèbres, sont aujourd’hui presque abandonnées. La hauteur du baromètre à Zaruma se trouva de 24 pouces 2 lignes. On sait que cette hauteur ne varie pas dans la zone torride comme dans nos climats. Les académiciens avaient éprouvé à Quito, pendant des années entières, que sa plus grande différence ne passe guère une ligne et demie. Godin remarqua le premier que ses variations, qui sont à peu près d’une ligne en vingt-quatre heures, ont des alternatives assez régulières ; ce qui, étant une fois connu, fait juger de la hauteur moyenne du mercure par une seule