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informations qui ont été prises dans le nouveau royaume de Grenade au siége royal de Pasto, où l’on reçut le témoignage de quelques Américains, particulièrement celui d’une Américaine qui avait été dans le pays de ces vaillantes femmes, et qui ne dit rien que de conforme à tout ce qu’on savait déjà par les relations précédentes. Mais je ne puis taire ce que j’ai entendu de mes oreilles, et que je voulus vérifier aussitôt que je me fus embarqué sur le fleuve. On me dit, dans toutes les habitations où je passai, qu’il y avait dans les pays des femmes telles que je les dépeignais, et chacun en particulier m’en donnait des marques si constantes et si uniformes, que, si la chose n’est point, il faut que le plus grand des mensonges passe dans tout le Nouveau-Monde pour la plus constante de toutes les vérités historiques. Cependant nous eûmes de plus grandes lumières sur la province que ces femmes habitent, sur les chemins qui y conduisent, sur les Américains qui communiquent avec elles, et sur ceux qui leur servent à peupler dans le dernier village, qui est la frontière entre elles et les Topinamboux.

» Trente-six lieues au-dessous de ce dernier village, en descendant le fleuve, on rencontre, du côté du nord, une rivière qui vient de la province même des Amazones, et qui est connue par les Américains du pays sous le nom de Cunuris. Elle prend ce nom de celui d’un peuple voisin de son embouchure. Au-dessus, c’est-à-dire, en remontant cette rivière, on trouve