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principe qui n’est pas contesté, que, si les degrés vont en s’allongeant vers les poles, la terre est un sphéroïde aplati.

Pour terminer cet article, nous allons maintenant suivre notre philosophe voyageur sur la rivière des Amazones, par laquelle il prit sa route pour retourner en Europe. Ce fleuve, le plus grand de tous les fleuves du monde, puisqu’on lui donne cinquante lieues de largeur à son embouchure, avait été reconnu, dès l’an 1500, par Vincent Pinson ; et dans le second voyage de Pizarre au Pérou, quarante ans après, Orellana, un de ses officiers, qui montait un brigantin, chargé de chercher des vivres sur la côte, osa s’abandonner l’espace de cinq cents lieues au cours de l’Amazone, et lui donna même son nom, puisque plusieurs auteurs l’ont appelé depuis l’Orellana : il en sortit par le cap du Nord. Nous avons donné une idée générale du cours de l’Amazone au second chapitre de ce livre, dans la description de l’audience de Quito, pays baigné en grande partie par ce fleuve, que les habitans de l’Amérique méridionale appellent le Maragnon. Depuis Orellana, qui périt dans un second voyage, on fit plusieurs tentatives pour rentrer dans l’Amazone par une des rivières qui s’y jettent, et en connaître la navigation, que la quantité d’îles, la rapidité des courans, les fréquens détours du fleuve, et les rochers qui le resserrent en plusieurs endroits rendent difficile et dangereuse. Les Portugais, rivaux des Espagnols