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Autrefois on tirait de l’or des mines de Tierra-Firme, ce qui n’augmentait pas peu les richesses de Panama. Le plus fin venait du Darien ; mais, depuis la révolte des Américains, le travail est abandonné, ou se réduit à quelques mines des frontières. Celles de Varaguas et du pays même de Panama, quoique moins exposées aux incursions, n’en sont pas poussées avec plus de vigueur, parce que l’or y est moins abondant qu’au Darien, et d’un aloi fort inférieur, sans compter que la mer, produisant beaucoup de perles, les habitans du pays ont plus de goût pour cette pêche, dont les frais sont moindres et le profit plus certain.

Outre l’argent que le commerce attire à la ville de Panama, il s’y fait annuellement une remise considérable de deniers royaux, qu’on y envoie de Lima pour le paiement des troupes, des officiers de l’audience et des autres officiers du roi. Les revenus que ce monarque tire de Panama même ne suffisent pas pour tant de monde employé à son service.

Les voyageurs remarquent que c’est à Panama qu’on commence à suivre les modes du Pérou. Cependant l’habillement des femmes est distingué par quelques usages qui leur sont propres. Il est composé, lorsqu’elles vont à pied dans les rues, d’une mante et d’une jupe assez semblables à celles d’Espagne ; mais, dans leurs maisons et dans leurs visites, elles n’ont que la chemise depuis la ceinture jusqu’au cou. Cette chemise a de grandes manches ouvertes