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observer l’équinoxe par la méthode de M. Bouguer. Rebutés des incommodités de notre ancien signal de Pichincha, nous en plaçâmes un autre dans un endroit plus commode, 110 toises plus bas que le premier. Ce fut là que nous reçûmes, le 13 septembre, la première nouvelle des ordres du roi, par lesquels nous étions dispensés de la mesure de l’équateur, qui jusqu’alors avait fait partie de notre projet, ainsi que celle du méridien.

» Le changement du signal de Pichincha nous obligeait à reprendre de nouveaux angles. Les difficultés que nous rencontrâmes à placer sur la montagne de Cota-Catché, vers le nord, un signal qui devint inutile, durèrent presque tout le mois d’octobre. Il en naquit d’autres que le cours du temps multiplia. On ne peut les concevoir sans connaître la nature du pays de Quito. Le terrain peuplé et cultivé dans son étendue est un vallon situé entre deux chaînes parallèles de hautes montagnes qui font partie de la cordilière. Leurs cimes se perdent dans les nues, et presque toutes sont couvertes de masses énormes d’une neige aussi ancienne que le monde. De plusieurs de ces sommets, en partie écroulés, on voit sortir encore des tourbillons de fumée et de flamme du sein même de la neige. Tels sont les sommets tronqués du Cotopaxi, de Tongouragua, et du Sangaï. La plupart des autres ont été des volcans autrefois, ou vraisemblablement le deviendront. L’histoire ne nous a conservé l’époque