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viens, ils firent de nouveaux efforts et parvinrent à notre poste après avoir mis plus de deux heures à l’escalader. Nous les reçûmes agréablement ; nous leur fîmes part de toutes nos richesses. Ils nous trouvèrent mieux pourvus de neige que d’eau. On fit grand feu pour les faire boire à la glace. Ils passèrent avec nous une partie de la journée, et reprirent au soir le chemin de Quito, où nous avons depuis conservé la réputation d’hommes fort extraordinaires.

» Tandis que nous observions au Pichincha, M. Godin et don Juan étaient à huit lieues de nous sur une montagne moins haute nommée Pambamarca. Nous pouvions nous voir distinctement avec de longues lunettes, et même avec celles de nos quarts de cercle ; mais il fallait deux jours au moins à un exprès pour porter une lettre d’un poste à l’autre. M. Godin essaya vainement de faire au Pambamarca l’expérience du son ; il ne put entendre le bruit d’un canon de neuf livres de balle qu’il avait fait placer sur une petite montagne voisine de Quito, dont il était éloigné de 1,000 toises.

» La santé de M. Bouguer était altérée : il avait besoin de repos. Nous descendîmes le 6 septembre à Quito, où M. Godin se rendit aussi. Nous y observâmes tous ensemble l’éclipse du 8 du même mois. Avant de retourner à notre première tâche du Pinchincha, j’allai faire une course à quelques lieues au sud-est de Quito,