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cions à jouir d’un peu de clarté sur la hauteur où nous étions, les autres, sur le sommet desquelles étaient les signaux qui formaient les triangles pour la mesure géométrique de notre méridien, étaient enveloppés de nuages et de neiges. Dans les momens où ces objets paraissaient distinctement, le sommet où nous étions campés se trouvait plongé dans les brouillards. Enfin nous nous vîmes obligés de placer à l’avenir les signaux dans un lieu plus bas, où la température devait être aussi moins rigoureuse. Nous commençâmes par transporter celui de Pichincha sur une croupe inférieure de la même montagne, et nous terminâmes au commencement de décembre 1737 l’observation qui le regardait particulièrement.

» Dans toutes les autres stations, notre compagnie logea sous une tente de campagne, qui, malgré sa petitesse, était un peu plus commode que la première cabane, excepté qu’il fallait encore plus de précautions pour en ôter la neige, dont le poids l’aurait bientôt déchirée. Nous la faisions d’abord dresser à l’abri, quand c’était possible ; mais ensuite il fut décidé que nos tentes mêmes serviraient de signaux, pour éviter les inconvéniens auxquels ceux de bois étaient sujets. Les vents soufflaient avec tant de violence, que souvent la nôtre était abattue. Nous nous applaudîmes, dans le désert d’Assouay, d’en avoir fait apporter de réserve. Trois des nôtres furent successivement renversés : et les chevrons ayant été brisés, comme