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De retour à Quito, l’observation du solstice avec un instrument de douze pieds, et la vérification de cet instrument, occupèrent nos mathématiciens le reste de l’année 1736, et le commencement de la suivante. Verguin fut chargé, dans cette vue, d’aller reconnaître le terrain au sud de Quito, et d’en lever le plan pendant que Bouguer s’offrit à rendre le même service du côté du nord ; précaution nécessaire pour choisir les points les plus avantageux, et former une suite plus régulière de triangles. Dans l’intervalle, La Condamine et George Juan firent le voyage de Lima : ils revinrent à Quito vers le milieu de juin 1737. Bouguer et Verguin avaient rapporté la carte des terrains qu’ils avaient examinés ; et, sur la résolution qu’on prit de continuer les triangles du côté du sud, les mathématiciens se partagèrent en deux compagnies. George Juan et Godin passèrent à la montagne, de Pambamarca, et les trois autres montèrent au sommet de celle de Pichincha. De part et d’autre on eut beaucoup à souffrir de la rigoureuse température de ces lieux, de la grêle et de la neige, et surtout de la violence des vents. Dans la zone torride et sous l’équateur, des Européens devaient s’attendre à des excès de chaleur, et le plus souvent ils étaient transis de froid.

Ils avaient eu la précaution de se munir encore d’une tente de campagne pour chaque compagnie ; mais Bouguer, La Condamine et Ulloa n’en purent faire usage sur le Pichincha,