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occupa plus de quinze jours. Ils le commençaient avec le jour ; ils ne l’interrompaient qu’à l’approche de la nuit, à moins qu’un orage subit ne les forçât de le suspendre pendant sa durée : ils se faisaient suivre par une petite tente de campagne, qui leur servait de retraite au besoin. Les académiciens, s’étant partagés en deux bandes pour avoir une double mesure de la base, chacun des deux officiers s’était joint à un des deux quadrilles : l’un mesurait la plaine, du sud au nord, en descendant ; l’autre en remontant du sens opposé.

Avant de se déterminer pour cette plaine, ils avaient eu dessein de mesurer la base dans le terrain de Cayambé, qui n’est pas moins uni, à douze lieues au nord-est de Quito : ils s’y étaient transportés d’abord pour l’examiner, mais ils l’avaient trouvé trop coupé de ravins. Ce fut là qu’ils eurent le chagrin de perdre Couplet, le 17 septembre, d’une fièvre maligne qui ne le retint au lit que deux jours. Il était parti de Quito avec une légère indisposition que la vigueur de son tempérament lui avait fait mépriser. Cette mort presque subite d’un homme à la fleur de son âge jeta la compagnie dans une profonde consternation.

La mesure de la base, au mois d’octobre, fut suivie de l’observation de plusieurs angles, tant horizontaux que verticaux, sur les montagnes voisines ; mais une partie de ce travail devint inutile, parce que dans la suite on donna une meilleure disposition aux premiers triangles.