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» Nous remarquâmes sur cette neige la piste de certains animaux qu’on nomme lions à Quito, quoiqu’ils ressemblent fort peu aux vrais lions, et qu’ils soient beaucoup plus petits. En revenant, je reconnus un endroit où la pente était beaucoup plus douce et facilitait l’accès du sommet de la montagne. Je tentai de m’en approcher. Les pierres ponces que je rencontrais sous mes pas, et dont le nombre croissait à mesure que j’avançais du même côté, semblaient m’assurer que j’approchais de la bouche du volcan ; mais la brume qui s’épaississait me fit reprendre le chemin de la tente. En descendant, j’essayai de glisser sur la neige, vers son bord inférieur, dans les endroits où elle était unie et la pente peu rapide. L’expérience me réussit ; d’un élan, j’avançais quelquefois dix à douze toises, sans perdre l’équilibre ; mais, lorsque, après cet exercice, je me retrouvai sur le sable, je m’aperçus au premier pas que mes souliers étaient sans semelles.

» Le lendemain 17, au matin, M. Bouguer proposa de prendre du côté de l’ouest, où était la grande brèche du volcan : c’était par là qu’il avait fait sa première tentative, la veille de mon arrivée ; mais la neige qui était tombée la nuit précédente rendait les approches plus difficiles que jamais, et s’étendait fort loin au-dessous de notre tente. Enhardi par mes expériences de la veille, je dis à M. Bouguer que je savais un chemin encore plus court ; c’était