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« Je fis chercher, dit-il, à Quito et aux environs, tous les gens qui prétendaient avoir vu de près cette bouche du volcan, surtout ceux qui se vantaient d’y être descendus. J’engageai celui qui me parut le mieux instruit à nous accompagner. Deux jours avant notre départ, nous envoyâmes monter une tente à l’endroit le plus commode, et le plus à portée de l’objet de notre curiosité. Des mules devaient porter notre bagage, un quart de cercle et nos provisions. Le 12 juin, jour marqué, les muletiers ne parurent point ; il en fallut aller chercher d’autres. L’impatience fit prendre les devans à M. Bouguer, qui arriva, sur les trois heures après midi, à la tente. À force d’argent et d’ordres des alcades, je trouvai deux muletiers, dont l’un s’enfuit le moment d’après. Je ne laissai point de partir avec l’autre, que je gardais à vue. Il n’y avait qu’environ trois lieues à faire. Je connaissais le chemin jusqu’à l’endroit d’où l’on devait voir la tente déjà posée, et j’étais accompagné d’un jeune garçon qui avait aidé à la dresser. Je sortis de Quito sur les deux heures après midi, avec le jeune homme et un valet du pays, tous deux montés, le muletier américain, et deux mules chargées de mes instrumens, de mon lit et de nos vivres. Pour plus de sûreté, je ne refusai point un métis, qui, de son propre mouvement, s’offrit à me guider. Il me fit faire halte dans une ferme, où je congédiai mon Américain venu de force, après en avoir engagé un