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et don Antoine d’Ulloa, pour accompagner les académiciens français, et pour assister à leurs observations.

Il se trouvèrent tous ensemble à Panama, d’où cette illustre compagnie mit à la voile le 22 février 1736, et passa pour la première fois la ligne, du 7 au 8 mars. Elle aborda le 10 à la côte de la province de Quito, dans la rade de Manta : ici se fit la première séparation des savans associés. Les deux officiers espagnols et Godin rentrèrent à bord, et firent voile pour Guayaquil. Bouguer et La Condamine restèrent seuls à Manta. Nous les y retrouverons quand nous aurons suivi les deux Espagnols dans leur route, qui offre des détails intéressans jusqu’à Quito, où était le rendez-vous général. Ils s’embarquèrent sur le fleuve de Guayaquil, le 3 mai 1736, arrivèrent le 11 à Caracol, après bien des retardemens causés par les courans qu’ils avaient peine à surmonter. Pour continuer le chemin par terre, on leur tenait des mules prêtes, sur lesquelles ils se mirent en route le 14. Quatre lieues qu’ils firent d’abord par des savanes, des bois de bananiers et de cacaotiers, les rendirent sur les plages de la rivière d’Ojibar. Ils la traversèrent neuf fois à gué dans ses divers détours, et toujours avec quelque péril, au travers des rochers dont elle est semée, qui n’empêchent point qu’elle ne soit tout à la fois large, profonde et rapide. Le soir, ils s’arrêtèrent au port des Mosquites, dans une maison située sur la rive. Tout le che-