Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 15.djvu/193

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en retire un peu les autres : par ce moyen on s’éloigne, on arrive, on gagne le vent, on vire de bord, et l’on se maintient à la cape, suivant qu’on le désire.

Dans quelques endroits de la côte, les pêcheurs emploient, au lieu de balzes et de canots, des ballons pleins d’air, faits de peaux de phoques si bien cousues, qu’un poids considérable ne peut l’en faire sortir. Il s’en fait au Pérou qui portent jusqu’à douze quintaux et demi. La manière de les conduire est particulière : on perce les deux peaux jointes ensemble avec une alène ; dans chaque trou on passe un morceau de bois ou une arête de poisson, sur lesquels de l’un à l’autre on fait croiser par-dessous des boyaux mouillés pour boucher exactement les passages de l’air. On lie deux de ces ballons ensemble ; avec une pagaie ou un aviron à deux pelles, un homme s’expose là-dessus, et, si le vent peut l’aider, il met une petite voile de coton ; enfin, pour remplacer l’air qui peut se dissiper, il a devant lui deux boyaux par lesquels il souffle dans les ballons aussi souvent qu’il en est besoin.