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Au-dessus est une espèce de tillac ou de revêtement fait de petites planches de cannes, et couvert d’un toit. Au lieu de vergue, la voile est attachée à deux perches de manglier. Les grandes portent ordinairement depuis quatre jusqu’à cinq cents quintaux de marchandises, sans que la proximité de l’eau y cause le moindre dommage. L’eau qui bat entre les solives n’y pénètre point, parce que tout le corps de l’édifice en suit le cours et le mouvement.

Outre les balzes qui servent au commerce sur les fleuves, et sur la côte maritime, il y en a pour la pêche, et d’autres, plus proprement construites, pour le transport des familles dans leurs terres et leurs maisons de campagne. On y est aussi commodément que dans une maison, sans se ressentir du mouvement, et fort au large, comme on en peut juger par leur grandeur. Les solives dont elles sont composées, ayant douze à treize toises de long sur deux pieds ou deux pieds et demi de diamètre dans leur grosseur, forment ensemble une largeur de vingt à vingt-quatre pieds.

Ces balzes voguent et louvoient par un vent contraire aussi bien que le meilleur vaisseau à quille ; ce n’est point à l’aide d’un gouvernail. On a des planches de trois ou quatre aunes de long, sur une demi-aune de large, qui se nomment guares, et qu’on arrange verticalement à la poupe ou à la proue entre les solives de la balze. On enfonce les unes dans l’eau, et l’on