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la lune aimait particulièrement ces animaux. On retrouve sans cesse, d’un bout du monde à l’autre, les mêmes erreurs nées de la même ignorance.

Leurs mois étaient lunaires. Ils leur donnaient, comme à la lune, le nom de Quilla ; mais ils les divisaient en quatre parties, qu’ils distinguaient par des noms et par une fête. Dans l’origine de la monarchie, ils commençaient leur année par janvier ; mais depuis le règne de Pachacutec, qu’ils nommaient le réformateur, ils avaient pris l’usage de la commencer par décembre.

Quoiqu’ils n’eussent aucun principe de médecine, l’expérience leur avait fait connaître la vertu de certaines herbes, et ceux qui se distinguaient par cette science étaient dans une haute faveur à la cour. D’ailleurs ils n’avaient que deux remèdes, l’ouverture de la veine, qui se faisait ordinairement dans la partie affectée, et la purgation, qui consistait à prendre deux onces d’une racine dont l’effet était assez violent. On remarque, comme un usage assez singulier, qu’ils ne prenaient jamais de remèdes qu’au commencement des maladies, et qu’ensuite ils employaient uniquement la diète, ou la privation absolue de toutes sortes d’alimens. Dans leur régime, ils s’en tenaient scrupuleusement aux nourritures simples, soit parce qu’ils craignaient les mélanges, soit parce qu’ils les ignoraient.

Ils avaient quelques idées de géométrie,