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CHAPITRE V.

Détails sur les anciens Péruviens.

Ces détails, que nous tirons de Garcilasso, donnent l’idée d’une nation dont la police était très-avancée, quoique la nation elle-même ne fût pas fort ancienne. La forme du gouvernement, comme on l’a vu, était monarchique.

Le peuple était divisé en décuries, dont chacune avait son chef. De cinq en cinq décuries, il y avait un autre officier supérieur, un autre de cent en cent, de cinq cents en cinq cents, et de mille en mille. Jamais les départemens ne passaient ce nombre. L’office des décurions était de veiller à la conduite et aux besoins de ceux qui étaient sous leurs ordres, d’en rendre compte à l’officier supérieur, de l’informer des désordres ou des plaintes, et de tenir un état du nombre des naissances et des décès. Les officiers de chaque bourgade jugeaient tous les différens sans appel ; mais s’il naissait quelques difficultés entre les provinces la connaissance en était réservée aux incas. Les anciennes lois étaient généralement respectées ; on ne souffrait point de vagabonds ni de gens oisifs. La vénération pour l’empereur allait jusqu’à l’adoration. Outre les lumières qu’il recevait chaque mois sur le nom-