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passent ainsi des jours entiers, presque sans changer de situation, pas même aux heures du repas, parce qu’on les sert à part sur de petits coffres qu’elles ont toujours devant elles pour y mettre les ouvrages dont elles s’occupent. L’estrade du Pérou est, comme en Espagne, une marche de six à sept pouces de haut, et de cinq à six pieds de large, qui règne ordinairement d’un côté de la salle. Les hommes sont assis dans des fauteuils ; il n’y a qu’une grande familiarité qui leur permette l’estrade.

Dans les vallées, comme à Lima, les hommes sont habillés à la française, le plus souvent en habits de soie, avec un mélange de couleurs vives. Cet usage ne s’est introduit que depuis le règne de Philippe v ; mais, pour déguiser sa source, les créoles le qualifient d’habits de guerre. Les gens de robes, à l’exception des présidens et des auditeurs, portent, comme en Espagne, la golile et l’épée. L’habit de voyage du Pérou est un justaucorps, fendu des deux côtés sous les bras, avec les manches ouvertes dessus et dessous, et des boutonnières.