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rence que tout le rocher se serait converti en or.

Guamanga, fondée par Pizarre en 1539, et qui porta d’abord le nom de San-Juan de la Vittoria, est située dans la Sierra, entre Lima et Cusco. Cette ville, qui contient 26,000 habitans, est bâtie sur le penchant de plusieurs collines. Elle est le siége d’une université. Ses maisons sont hautes, construites en pierres, couvertes en tuiles. Elles ont des jardins et des vergers, auxquels le manque d’eau est souvent préjudiciable. Les habitans sont polis, intelligens, adonnés aux sciences. On y fait un grand commerce en cuirs, en grains et en fruits. Le pays d’alentour jouit d’un climat tempéré ; il est très-fertile ; on y élève une grande quantité de bestiaux ; enfin on y trouve des mines d’or, d’argent, de cuivre et de mercure.

À trente lieues, à l’ouest de Guamanga, on trouve Guancavelica, ville bâtie dans une crevasse des Andes, sur les bords de la rivière d’Apacoca, et célèbre par une riche mine de mercure, qui en est éloignée d’une lieue et demie, à 2,150 toises au-dessus du niveau de la mer. Les sources d’eau chaude de cette ville sont chargées de sédiment calcaire. On peut dire que les habitans du canton voisin construisent leurs maisons avec de l’eau ; car, après qu’ils l’ont laissée refroidir, la matière qu’elle dépose est reçue dans des moules, où elle prend la consistance, et la figure d’une pierre. Le sol de l’intendance de Guancavelica ne produit