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en argent comptant ou en lettres de change.

» Le produit de ce qui se vend dans l’intérieur du pays se paie avec de l’argent en barres, en pignes ou en œuvre. Les barres et les pignes sont converties en espèces à la monnaie de Lima. Ainsi les négocians gagnent beaucoup, non-seulement sur leurs marchandises, mais encore sur les retours en argent, qu’ils prennent à plus bas prix qu’ils ne le donnent. Tout ce commerce n’est proprement qu’un troc de marchandises pour d’autres. Les fonds qui en proviennent dans l’intervalle des flottilles sont employés par la plupart des négocians en étoffes du pays, qui sortent des fabriques de l’audience de Quito ; car il s’en consomme une si grande quantité pour l’usage du peuple, qui n’est pas en état, dans les petites villes comme à la campagne, d’acheter de magnifiques étoffes auxquelles on donne le nom général d’étoffes de Castille, que ce commerce n’est pas moins lucratif que l’autre. »

Outre ce commerce, qui est le plus considérable, et qui se fait uniquement par Lima, ses habitans en font aussi avec d’autres pays de l’Amérique. Ce qu’ils tirent le plus du nord, c’est le tabac en poudre, qui, passant de la Havane au Mexique, y est préparé, et se transporte ensuite à Lima, d’où il passe dans d’autres contrées. Ce commerce se fait à peu près comme celui de Panama ; mais les marchands qui le font ne vendent que des parfums, de l’ambre, du musc et de la porcelaine de la Chine.