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dans les bruyères pour l’y faire geler. Elle se conserve fort long-temps dans cet état. Le poisson vient à Lima des ports de Chorillos, de Callao et d’Ancon. Le plus délicat est le cordudo, et le peje-reye ou poisson-roi, espèce de grado, de six à sept pouces de longueur ; quoiqu’il ne se pêche au Pérou que dans l’eau salée, il n’est pas différent de celui qu’on trouve sous le même nom dans les rivières d’Espagne. Celle de Lima nourrit différentes espèces de poissons, et une sorte de crevettes qui ont deux ou trois pouces de large. Les anchois sont abondans sur la côte. C’est la nourriture de cette multitude d’oiseaux de mer connus sous le nom général de guanaès, quoiqu’ils soient de diverses espèces.

Parmi les différens vins qu’on boit à Lima, il y en a d’excellens. Les plus fins viennent de Lucumba et du lac. Le plus en usage est le vin de Pisco, dont on fait aussi toutes les eaux-de-vie qui se consomment dans la ville, et qu’on transporte plus loin. L’eau-de-vie de sucre n’y est pas connue. Les fruits secs, tels que les amandes, les noix, les noisettes, les poires et les pommes séchées, etc., viennent du Chili. Les confitures ne sont pas moins communes à Lima que dans les autres villes de l’Amérique ; mais l’usage en est plus modéré. Celui du chocolat l’est aussi. On prend à sa place du maté, ou infusion de l’herbe du Paraguay, qu’on prépare deux fois chaque jour.

« Mais rien, ajoute don Ulloa, ne contribue