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servent à la manière de l’Europe. Elles sont très-propres à ce dernier usage, par leur grosseur et leur beauté, par leur douceur, et par leur facilité à se détacher de leurs noyaux, qualités qui manquent aux olives espagnoles ; aussi l’huile de Lima est-elle supérieure à celle d’Espagne.

Les environs de cette ville sont remplis de jardins où croissent toutes les espèces de légumes et de fruits. Leur bonté répond à leur abondance. Quelques louanges qu’on ait données à ceux de plusieurs autres cantons, il n’y en a point qui égalent ceux de Lima. D’ailleurs toute l’année est la saison des fruits, et l’on peut sans cesse les manger frais, parce que, les saisons étant alternatives dans les montagnes et les vallées, les fruits mûrissent d’un côté quand ils cessent de l’autre ; et Lima, qui n’est qu’à vingt-cinq ou trente lieues des montagnes, en tire de toutes les sortes : à l’exception de quelques-uns qui demandent un terroir plus chaud. Le raisin est de diverses espèces à Lima. Celui qu’on nomme raisin d’Italie est gros et de très-bon goût. On ne fait aucune sorte de vin dans le canton : il n’y a que du raisin de treilles qui s’étendent sur la terre, où elles croissent fort bien, sans autre soin que de les tailler et de les arroser.

Cependant le terroir est sablonneux, et tellement graveleux, qu’il n’est en quelque sorte composé que de petits cailloux ; ce qui rend les chemins fort incommodes. Les lieux où l’on