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tout-à-fait plats, ils n’ont pas besoin de boucles pour tenir au pied : aussi n’empêchent-elles point qu’on ne puisse les ôter facilement. Les bas sont de soie blanche, parce que cette couleur est la plus propre à faire briller la beauté de la jambe, qui est presque entièrement découverte.

La coiffure est d’autant plus agréable, qu’elle est toute naturelle. De tous les dons que la nature a faits aux femmes de Lima, leur chevelure est un des plus remarquables. Elles ont généralement les cheveux noirs, fort épais, et si longs, qu’il leur descendent jusqu’au-dessous de la ceinture ; elles les relèvent et se les attachent derrière la tête, en cinq ou six tresses, qui en occupent toute la largeur, et dans lesquelles elles passent une aiguille d’or un peu courbe, terminée à chaque bout par un bouton de diamans de la grosseur d’une noisette. Les tresses qui ne sont pas relevées ont des aigrettes de diamans. Par-devant, de petites boucles descendent de la partie supérieure des tempes jusqu’au milieu des oreilles ; et chaque tempe offre une mouche de velours noir : les pendans d’oreilles sont des brillans, accompagnés de glands ou de houppes de soie noire. Indépendamment des colliers de perles qu’elles portent au cou, elles y pendent encore des rosaires, dont les grains sont de perles fines. Elles ornent leurs bras et leurs mains de bagues de diamans et de bracelets de perles, et leur estomac, d’une plaque d’or enrichie de diamans