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Brésil élève des prétentions ; et avec la vice-royauté de Buénos-Ayres, la limite entre ces deux pays est tracée par la Sierra de Vilcanota. Une partie de l’espace qui les sépare est occupée par un désert affreux : le grand Océan le borne à l’ouest.

Les Andes, qui traversent le Pérou du nord au sud, forment généralement deux chaînes à peu près parallèles ; l’une est la grande Cordillière des Andes, et compose le noyau central du Pérou ; l’autre, plus basse, est la Cordillière de la côte ; entre celle-ci et la mer se prolonge de Tumbez à Lima le Bas-Pérou, large de dix à vingt lieues et appelé les Vallées : il est composé en partie de terrains sablonneux. On en voit un, entre autres, entre Morropé et Sechura, que l’on a nommé le désert, parce qu’en effet on n’y aperçoit pas une seule maison. Cet espace, long de trente lieues, est si uni, que l’on peut aisément s’y égarer ; et le sable y est si fréquemment remué par les vents, que les guides mêmes perdent la trace. Les Vallées, qui sont arrosées par des ruisseaux, ou humectées par des eaux souterraines, présentent à la vue une suite de vallées délicieuses remplies de villes et de villages.

Le climat des Vallées est remarquable par la douceur constante de sa température ; jamais à Lima l’on n’a observé le thermomètre à midi au-dessous de 12° 43′ ; rarement il s’élève en été au-dessus de 23° 98′. La plus grande chaleur qu’on ait éprouvée dans cette ville le fit mon-