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nettoyer les rues de la ville, qu’une mauvaise police laisse remplir de toutes sortes de saletés. Cependant l’air est naturellement si pur à Quito, qu’on n’y connaît pas même la plupart de ces insectes qui font la guerre au repos des hommes dans les régions chaudes. Les serpens, s’il s’y en trouve quelques-uns, y sont sans venin. En un mot, on n’y voit guère d’autre insecte malfaisant que la nigue, dont aucune partie de l’Amérique méridionale n’est exempte. La peste y est inconnue, du moins suivant l’idée que nous attachons à cette ennemie de la race humaine ; car il y a des maladies contagieuses, des pleurésies ou points de côté, qui causent souvent d’affreux ravages.

Dans toute l’Amérique méridionale, la rage est aussi inconnue pour les chiens que la peste pour les hommes.

Tous les voyageurs parlent avec admiration de la fertilité des campagnes de Quito, et l’attribuent à la réunion des avantages dont on a parlé. Le chaud et le froid y sont tempérés avec un accord qu’on ne voit dans aucun autre climat entre ces deux contraires. Toute l’année se passe à semer et à récolter, soit dans le même lieu, soit en différens cantons ; et cette inégalité vient de la différente situation des montagnes, des collines, des plaines et des vallées.

Dans une fertilité si singulière, l’excellence des fruits et des denrées doit naturellement répondre à leur abondance. Le pain de froment si rare dans d’autres parties de l’Amérique mé-