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par 13′ 33″ de latitude australe, et 81° 5′ 30″ à l’ouest de Paris, à la distance d’environ trente-cinq lieues des côtes du grand Océan. Elle a au nord, la montagne de Pichincha ; célèbre par sa hauteur. C’est sur le penchant même de cette montagne que la ville est située : elle est non-seulement environnée de plusieurs autres montagnes, mais bâtie sur des collines séparées par des ravins auxquels on donne le nom de guyacos, et qui font les vallées du Pichincha. Quelques-uns sont si profonds, qu’il a fallu construire des voûtes par-dessus pour donner un peu d’égalité au terrain ; de sorte qu’une partie de Quito a ses fondemens sur des arcades, et que ses rues sont très-irrégulières. Sa grandeur est celle de nos villes du second ordre ; mais, dans un terrain moins inégal, elle paraîtrait plus étendue.

Le Pichincha est un volcan qui vomissait des flammes du temps des incas ; et ce phénomène s’est renouvelé quelquefois depuis la conquête. En certains temps il effraie par les murmures affreux que le vent produit dans ses cavités intérieures. Les habitans tremblent alors au souvenir des ravages qu’il a causés en couvrant de cendres la ville et les champs voisins. Le sommet de cette montagne n’est jamais sans neige et sans glace, et les habitans s’en servent pour rafraîchir leurs liqueurs. On sait d’ailleurs que Quito fut renversée, en 1755, par ce fameux tremblement de terre qui se fit sentir depuis Lisbonne jusqu’au Pérou. Depuis cette épo-