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milles castillanes y vinrent à sa sollicitation : le commandeur Léonel de Cervantes donna l’exemple, avec sept filles et plusieurs fils qu’il avait eus d’un seul mariage, et qui trouvèrent aussitôt l’occasion de s’établir avec honneur. On fit apporter des îles de Cuba et d’Espagnola un grand nombre de vaches, de truies, de brebis, de chèvres et de jumens ; des cannes de sucre, et des mûriers pour les vers à soie. Plusieurs flottes, arrivées successivement de Castille, répandirent dans la colonie une grande abondance des plus utiles provisions de l’Europe. Il y arriva des ouvriers qui formèrent toutes sortes de manufactures ; l’imprimerie même y fut introduite ; et l’on y fabriqua de la monnaie. Cortez, n’ayant pas manqué de faire travailler aux mines, en tira beaucoup d’or et d’argent ; il découvrit des mines de fer et de cuivre qui le mirent en état de faire fondre de l’artillerie ; et, dès l’année suivante, il s’en trouva trente-cinq pièces de bronze et soixante de fer. Enfin, peu de temps après la conquête, Mexico était la plus belle ville des Indes occidentales : Herréra dit la plus grande et la plus peuplée ; et par degrés elle est devenue, suivant le témoignage de tous les voyageurs, une des plus riches et des plus magnifiques du monde.

Quoiqu’ils s’accordent tous dans cet éloge, leurs descriptions se ressemblent moins, suivant la différence des temps où ils ont écrit. Nous suivrons celle de Gemelli Carréri, qui est de 1697.