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tres à lui donner, il renouvela ses excuses, le conduisit jusqu’au bord de la mer, l’embrassa fort tendrement en prenant congé de lui, et rentra dans ses montagnes.

Après le mauvais succès de cette tentative, les hostilités avaient recommencé plus vivement que jamais de la part des Espagnols ; et les troupes de Henri, dont le nombre continuait d’augmenter, poussèrent si loin leurs avantages, que l’île entière était menacée. L’empereur, averti de la nécessité de finir cette guerre ou d’abandonner les établissemens, prit enfin des mesures plus efficaces. Il venait de nommer au gouvernement de la Castille d’Or François de Barrionuevo, officier d’un mérite extraordinaire et d’une expérience consommée dans les affaires du Nouveau-Monde : il lui donna ordre de passer par Espagnola avec deux cents hommes de bonnes troupes, et de n’en point sortir sans l’avoir entièrement pacifiée. Barrionuevo fut muni d’un plein pouvoir, qui n’avait pas d’autre borne que la conservation de l’honneur. On lui recommanda même de commencer par les voies de la douceur ; et dans cette vue, on lui remit une lettre pour le cacique, par laquelle sa majesté impériale l’invitait à rentrer dans l’obéissance, lui offrait une amnistie sans réserve, et le menaçait de tout le poids de sa puissance et de son indignation, s’il s’obstinait à rejeter ses offres. Ce prince avait tant à cœur la conclusion de cette affaire, que, n’ayant