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la poitrine, où il tire sur le rouge ; ses ailes sont noires vers la jointure, et tout le reste est mêlé de couleur de cendre, de jaune et de pourpre ; il a les ongles fort crochus, le bec des vautours, noir à l’extrémité, les narines fort épaisses, la prunelle des yeux jaune, les paupières rougeâtres, le front couleur de sang et sillonné de rides, qu’il ouvre et qu’il resserre à son gré, et sur lesquelles flottent quelques poils crépus ; sa queue, qui est celle de l’aigle, est moitié noire et moitié cendrée ; il se nourrit de serpens, de lézards et d’excrémens humains ; il vole presque continuellement, avec une force qui le fait résister au vent le plus impétueux ; sa chair ne peut-être mangée, et jette une odeur fort puante.

Les bois et les campagnes du Mexique sont remplis de dindons sauvages, qu’on tue facilement pendant le clair de lune, lorsqu’ils sont perchés sur les arbres, où ils passent la nuit. S’il en tombe un, on ne doit pas craindre que le bruit de l’arme à feu fasse partir les autres.

On compte diverses sortes de grives, les unes noires et si familières qu’elles entrent dans les maisons : d’autres ont les ailes rouges ; d’autres la tête et l’estomac jaunes : leur chair se mange, sans être aussi fine que celle des nôtres.

Le Mexique a son pivert, qui n’est pas plus grand que la tourterelle, mais qui a le bec aussi long que le corps : son plumage est entièrement noir, à l’exception de la gorge, où il est jaune.