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pigeon et sont d’une parfaite beauté. Leur couleur est un mélange de plumes incarnates, vertes et jaunes, avec une très-belle queue de la longueur de celle du faisan ; mais ils n’apprennent point à parler.

On voit au Mexique deux espèces de faisans, ou plutôt de hocco : l’une, qui se nomme grittone, a la queue et les ailes noires, et le reste du corps brun ; l’autre, nommée réale, est d’une couleur plus claire, relevée par une espèce de couronne qu’elle a sur la tête.

L’oiseau que les Mexicains nomment vicicili est l’oiseau-mouche, que Gomara décrit ainsi : « Il n’a pas le corps plus gros qu’une guêpe ; son bec est long et très-délié ; il se nourrit de la rosée et de l’odeur des fleurs, en voltigeant sans jamais se reposer ; son plumage est une espèce de duvet, mais varié de différentes couleurs qui le rendent fort agréable. Les Américains l’estiment beaucoup, surtout celui du cou et de l’estomac, qu’ils mettent en œuvre avec l’or. Le vicicili meurt, ou plutôt s’endort, au mois d’octobre, sur quelque branche, à laquelle il demeure attaché par les pieds jusqu’au mois d’avril, principale saison des fleurs. Il se réveille alors, et de là vient son nom, qui signifie ressuscité. »

Le cozquauhtli, qui se nomme vulgairement aure, est un grand oiseau, fort commun dans toute la Nouvelle-Espagne, et de la grosseur d’une poule d’Inde. Tout le plumage de son corps est noir, à l’exception du cou et de