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mes et des poires, des prunes et des cerises ; soit que leur culture ait été négligée, ou que, dans une grande région dont la température est inégale, on n’ait pas assez distingué celle qui leur convient.


CHAPITRE VI.

Animaux. Minéraux. Montagnes.

Le principal ornement des Mexicains consistant dans les belles plumes qu’ils employaient non-seulement à se parer, mais à faire des étoffes et des tableaux, dont on a vanté mille fois la beauté, on ne regardera point comme une exagération dans les voyageurs ce qu’ils racontent de la beauté et de la variété des oiseaux de la Nouvelle-Espagne. Acosta déclare que l’Europe n’a rien qui en approche. Gemelli prononce que le reste de l’univers n’a rien qu’on puisse leur comparer.

On donne le premier rang au sensoutlé. Cet oiseau joint à l’éclat du plumage un chant si agréable, qu’on n’a pas cru pouvoir mieux le représenter que par son nom, qui signifie cinq cents voix. Il est un peu moins gros que la grive, et d’un cendré très-luisant, avec des taches blanches fort régulières aux ailes et à la queue.

On n’admire pas moins le beau noir qui fait la couleur du gorion que les agrémens de son ramage, surtout du mâle, qui est de la grosseur d’un moineau.